Le solaire thermique fait maison

Une soirée d’information sur le solaire thermique a été organisée dans la commune de Villorsonnens le 19 janvier 2023. Annoncée entre autres par un article de La Liberté parut la veille, l’événement a connu un franc succès avec une cinquantaine de participants, dont des membres du comité des Vert-e-s Glâne-Veveyse.

Le premier intervenant, Laurent Pillonel, a d’abord survolé la problématique de la conversion entre formes d’énergies organisées (tout ce qui permet d’effectuer un travail) et énergies désorganisées (tout ce qui permet de fournir de la chaleur). L’entropie passant par là, la conversion d’énergie désorganisée en énergie organisée est toujours entachée de pertes, raison pour laquelle la production d’électricité d’origine thermique (charbon, pétrole, gaz, nucléaire, déchets) présente un mauvais rendement de l’ordre de 35-40%. Dès lors, il est absurde de vouloir transformer cette électricité en chaleur dans nos foyers. Les systèmes de pompes à chaleur ne sont malheureusement que des améliorations des chauffages électriques à résistance. Lors de périodes de grands froids, ces machines nécessitent une puissance électrique importante. Elles vont alors produire quelque chose comme 2.5 kWh de chaleur en consommant 1 kWh d’électricité, sachant que cette dernière a peut-être été obtenue en Allemagne en brûlant 2.5 kWh de charbon. Voilà le progrès que le monde politique et économique essaie de nous vendre sur des beaux catalogues et qu’on encourage à grands coups de soirées d’informations neutres et de subventions.

Pascal Cretton de l’association Sebasol a ensuite présenté différentes applications possibles du solaire thermique. Cette technologie permet d’exploiter directement l’énergie du soleil pour la stocker sous forme de chaleur. Contrairement à la conversion des rayons solaires en électricité, il n’y a pas besoin ici de panneaux irréparables bourrés d’énergie grise et de terres rares. Quant au stockage, un simple réservoir d’eau suffit : pas besoin de batteries irréparables et bourrées d’énergie grise et de terres rares. Le solaire thermique permet de faire de l’appoint chauffage et/ou de l’ECS. Dans les deux cas, un appoint est nécessaire. La solution préconisée par Sebasol est l’installation d’un poêle hydraulique qui permet de faire de la haute température dans l’accumulateur et de pallier les journées sans soleil.

Pascal Cretton nous présente également le cursus pour devenir auto-constructeur (www.sebasol.ch). En effet, Sebasol encourage la souveraineté énergétique et forme des citoyens pour en faire des acteurs de leur approvisionnement. Les auto-constructeurs construisent, optimisent et réparent leur installation.

Pour terminer, deux auto-constructeurs ont partagé leur expérience sébasolienne. Francis Baeriswyl a installé un champ solaire de 18 m2 dans son jardin afin de couvrir une bonne partie de ses besoins en chauffage, le reste étant fourni par une poêle hydraulique à bûches. L’accumulateur de 2000 litres lui offre une grande autonomie. Quant à Laurent Pillonel, il s’est contenté d’un accumulateur de 500 litres pour de l’ECS chauffée avec 6 m2 de panneaux dans sa maison très bien isolée qu’il chauffe avec un poêle à bûches standard. Un appoint électrique permet de garantir une eau à 55°C lorsque le soleil vient à manquer.

Les solutions technologiques censées nous permettre de continuer à consommer sans réserve ne sont qu’une aveugle et absurde fuite en avant. Vive le low-tech et la simplicité.